Nous avons dit la semaine dernière que notre religion nous interdit la colère. Et donc inversement elle nous recommande son contraire et le contraire de la colère c'est la patience et le pardon. Ce sera donc notre sujet aujourd'hui.
Pour commencer, il nous faut dire que les gens sont de trois catégories :
- La première, ce sont ceux qui rarement font le bien, mais bien souvent commettent le mal. Et quand d'autres l'appelleraient à être bienfaisant, il s'opposerait à eux et à leurs idées. Si l'on puit dire la devise de ces gens dans leur vie c'est: "prends et ne donnes jamais". Et une autre de leur devise serait de dire: fais le mal en premier, causes du tort en premier avant que ce soit l'autre qui le fasse.
- La deuxième catégorie de personnes sont ceux qui ne causent pas le tort en premier, mais quand on leur cause du tort, ils répondent à ce tort par la nuisance et le mal. Leur devise devrait être "ne jamais faire le mal en premier, mais si l'autre te fait un tort répond au mal par le mal". Ils sont justes et équitables.
- Et il y a une troisième catégorie et ils sont bien peu nombreux. Ce sont ceux qui sont plus que justes, ils sont bienfaisants. Ils ne sont jamais injustes envers quiconque et bien plus que ça, ils pardonnent à ceux qui leur ont causé du tort. Ce sont ceux qui ont la capacité de reprendre leur dû, de se faire justice ou de se venger, mais ils préfèrent le pardon et la bonté.
L'islam nous explique la règle de base dans les peines et les sanctions, c'est de rendre à l'individu le prix de ses forfaits. Et c'est la définition même de la justice. Mais, en même temps, cette religion nous montre quelque chose de mieux et de préférable: le pardon.
Allah dit: "la réponse à un mal, c'est le même mal et celui qui préfère pardonner sa récompense est auprès d'Allah". Donc répondre au mal par le même mal, c'est la justice et l'équité, car beaucoup de gens qui commettent le mal ont besoin d'être sanctionnés sinon le mal se répandrait sur terre. Quand à ceux qui préfèrent pardonner ils sont les doux, les cléments. D'ailleurs c'est un attribut que les prophètes possédaient.
Allah dit à propos de Ibrahim (Õ) "Ibrahim était certes doux". Dans un autre verset à propos du fils d'Ibrahim "et nous lui annonçâmes la bonne nouvelle, la nouvelle d'un fils doux". Et quand Allah parle du pardon du prophète Youssouf pour ses frères qui lui ont fait tant de mal, alors qu'il avait enfin l'occasion de leur rendre leur tort. Youssouf leur dit: "vous ne serez point blâmés aujourd'hui, Allah vous pardonnera".
Quant au prophète Mohammad (Õ) il fut un modèle de pardon pour tous. Son oncle Hamza qu'il aimait tant fut tué lors de la bataille de Ouhoud. Le prophète (Õ) voulait le venger en tuant 70 idolâtres, et c'est là que le verset fut révélé "et quand vous voulez répondre à un mal qu'on vous a fait répondez par le même mal mais si vous patientez c'est un grand bien qui attend ceux qui patientent". Et le prophète (Õ) appliqua ce verset, il était doux, bon, patient et il pardonnait. Un jour alors qu'il partageait le butin, quelqu'un lui dit "sois équitable dans ton partage, ce partage ce n'est pas Dieu qui l'a voulu".
Le prophète Mohammad (Õ) lui répondit: "Moussa fut touché par plus de préjudice que celui-ci, malheur à toi, qui pourrait être juste et équitable si je ne le suis pas, je serais perdu si je n'étais juste". Puis l'homme sortit du groupe et le prophète (Õ) dit à son sujet "de cet homme viendront des gens qui dévieront de leur religion comme une flèche peut dévier de son objectif" et le compagnon Omar demanda au prophète (Õ) "donne-moi l'ordre de trancher sa tête d'un coup d'épée", mais le prophète (Õ) lui dit "non c'est sûrement un homme qui prit".