La crise financière
ÇÓã ÇáÏÑÓ : La crise financière
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Sermon du 17/10/2008

La crise financière

 

1ère Partie

 

    Ces derniers temps les places boursières internationales connaissent de grandes pertes et sont dans la crise. En tant que musulmans nous espérons pour ce monde le bonheur et sécurité économique et financière. En tant que musulmans nous aspirons à un modèle économique dans lequel les droits de chacun seraient respectés qu'ils soient riches ou pauvres. En tant que musulmans nous espérons que le droit de se nourrir et de vivre convenablement soit respecté pour chaque individu. Chacun a le droit d'avoir de quoi se nourrir, de quoi se vêtir et d'avoir un toit. Cela est évident mais nous entendons à travers les médias que la famine menace un milliard de personnes à travers le monde. Depuis maintenant un an, les prix des denrées alimentaires de base n'arrêtent d'augmenter et à présent vient s'ajouter cette crise financière internationale, ce qui a poussé les états à intervenir et à injecter de la fluidité dans les banques pour les empêcher ou tout au moins les ralentir dans leur course vers la faillite. Alors qu'on aurait pu utiliser depuis un certains temps  ces milliards pour nourrir les pauvres qui souffrent à travers le monde.

    La question qui va de soit c'est pourquoi donc ce tremblement boursier a-t-il eu lieu? Est-ce juste un incident de parcours dans la vie financière des places boursières? Ou cet événement n'est-il pas plutôt en train de nous montrer que le monde financier et économique est bâtit sur de mauvaises bases? En effet l'organisation financière mondiale a pour base l'usure et l'intérêt qui se reposent sur des dettes qui n'en finissent plus et son commerce se base sur l'incertitude et le pari.

    L'islam nous enseigne depuis plus de quatorze siècles qu'il ne peut y avoir une liberté totale dans le marché et que l'intérêt est un des grands péchés que l'islam réprouve et que cela ne peut qu'amener à la perte et non au profit. Le coran nous dit : "Allah anéantit les intérêts et il fait proliférer les aumônes". D'ailleurs l'islam nous indique que cet enseignement avait été donné auparavant aux autres communautés à travers la Torah et l'Evangile même si cela n'a pas été respecté.

    Ainsi nous voyons que la finance actuelle est régit par des lois et des principes qui ne respectent aucun droit. Le capitalisme tel qu'il est défini aujourd'hui donne tous les droits au capital et au profit et oubli de donner des droits à l'être humain. Par exemple il est permis aux entreprises agricoles de stocker  ou éliminer la  marchandise quand l'offre est supérieure à la demande.

    L'islam quant à lui donne une liberté mais une liberté qui a ses limites et une liberté qui n'oublie pas les plus pauvres et les plus démunis. Il autorise la dette mais avec des conditions. Il faut par exemple que cette dette soit nécessaire et qu'elle ne soit pas uniquement un moyen de faire du profit.

    L'islam a placé des garde-fous qui empêchent la crise et la faillite, c'est  pour cela que beaucoup de textes nous mettent en garde contre l'endettement qui n'est pas nécessaire. 
  

   Aujourd'hui nous voyons que certaines personnes entreprennent d'acheter tout par crédit, cela va de la maison jusqu'au petit appareil électroménager en passant par la voiture. Et beaucoup d'entre eux pensent qu’ils achètent sans payer amis en réalité ils oublient qu'au final ils payent beaucoup plus que le prix initial. Ce qui a amené à cette faillite internationale c'est le fait que l’individu veut tout avoir tout de suite même s'il n'en a pas les moyens.

    Le prophète (sw) avait pour habitude de demander à Allah sa protection  contre le surendettement. Il disait : "O Seigneur je te demande protection contre l'affliction et la difficulté, contre la faiblesse et la fainéantise, contre la lâcheté et l'avarice et contre la lourdeur des dettes et l'injustice des hommes". Il disait également : "O Seigneur protège-moi contre la victoire des dettes et celle des ennemis". Et aujourd'hui nous voyons comment la dette et le surendettement ont vaincu de grandes banques et institutions financières. En effet aujourd'hui les gens sont vaincus, ils sont vaincus par leurs propres dettes.

   Par ailleurs le prophète (sw) s'empêchait de pratiquer la prière funéraire pour ceux qui décédaient endettés. Il faisait cela pour enseigner aux gens qu'il faut le plus possible s'éloigner de l'endettement sauf pour les cas de grandes nécessité. Il (sw) nous a aussi fait comprendre que quelqu'un qui meurt endetté il ne lui sera pas pardonné quand bien il aurait acquit un grand niveau de piété. Le prophète (sw) a dit : "il sera pardonné au martyr tous ses péchés sauf l'endettement".

   Pour les cas où on ne peut que s'endetter notre religion nous commande d'avoir une bonne intention et de chercher à rembourser ses dettes au plus vite. Dans l'authentique de Boukhari le prophéte (sw) dit : "celui qui emprunte  aux gens avec l'intention de les rendre Allah lui facilitera, quant à celui qui emprunte en ayant comme intention la pure perte de ce bien Allah lui causera sa perte". Ainsi notre religion interdit au riche de s'attarder dans le remboursement de sa dette. Le prophète (sw) a dit "le retard du remboursement des dettes c'est de l'injustice".

   L'islam nous interdit le profit sur les dettes ce qui est devenu aujourd'hui banal et c'est même devenu une des bases sur laquelle se repose le capitalisme d'aujourd'hui. L'islam nous donne des règles à respecter dans l'économie qui donnent à chacun son droit, au pauvre comme au riche, à l'intérêt général comme à l'intérêt particulier. Pour y aboutir l'islam nous autorise le commerce et nous interdit l'usure les intérêts, le pari et les jeux de hasard, il nous est interdit de vendre ce que nous ne possédons pas...

 

2ème Partie


   Mes frères, mes sœurs. L'économie et la finance en islam nous viennent du ciel. Ce sont des règles qui nous ont été fixés à travers la révélation prophétique. Et ce ne ce sont pas des théories que nous prenons de l'Orient ou l'Occident. L'économie et la finance en islam ne sont donc en aucun cas une façon de pensée humaine accompagnée de passions ou d'intérêts éphémères mais c'est plutôt l'ordre divin envers sa création.
  

    Il y a deux bases pour l'économie islamique. D'abord la bonne façon d'acquérir les richesses et ensuite la bonne dépense et utilisation de cette richesse. Concernant la façon d'acquérir des richesses, l'islam nous permet tout sauf ce qui va en contradiction avec nos principes religieux ou qui nuirait à l'individu ou à la société. Par exemple Allah dit : "ne pratiquez aucune transaction financière entre vous pour le faux". Ce verset concerne tous les contrats ou certaines conditions de ces contrats qui ne sont pas respectés comme il se doit. Dans un autre verset Allah nous interdit la dilapidation de nos biens dans ce qui n'est pas nécessaire et il dit : "ceux qui dépensent, ils ne dilapident point leurs biens et ne sont point avares, ils sont entre les deux". Allah nous a également mis en garde de confier ses richesses aux individus qui ne savent pas les utiliser convenablement.

   Ici nous voyons que l'islam se différencie d'une part du capitalisme pur et d'autre part du communisme pur. Le capitalisme a pour objectif le gain et le profit à travers l'investissement peu importe les moyens tant que le but est de faire du profit. Cela a eu pour conséquence le stockage des biens et des richesses entre les mains d'un petit nombre d'individus. Quant au communisme, c'est l'inverse, il interdit à l'individu de posséder et cette théorie s'est heurtée à l'instinct naturel de l'individu qui veut posséder et être propriétaire. Cette théorie a eu pour conséquence la baisse de production des pays qui étaient gérés par le communisme et l'appauvrissement des peuples. L'islam se distingue de ces deux théories en autorisant la possession des biens et l'accès à la propriété en fixant des règles et donc des limites. Parmi ces conditions respecter les principes religieux et ne pas causer la nuisance envers autrui. Ceux qui respecteront ces règles seront protégés de la faillite internationale et obtiendront la récompense divine.

ÊÇÑíÎ ÇáÇÖÇÝÉ: 27/10/2008
ØÈÇÚÉ